Bénédicte Torres, auteure d’une thèse de doctorat sur Cervantès, nous accueille et nous invite à découvrir le chemin qu’elle a parcouru avec les héros cervantins, don Quichotte et Sancho. « J’ai beaucoup appris à leur contact et j’ai encore beaucoup à apprendre de ces êtres de papier dans lesquels Cervantès a tellement projeté de lui-même, de son temps et surtout de la condition humaine. » Nous la remercions chaleureusement pour ce riche partage !
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Le professeur Redondo nous a régalé de plus de deux heures d’entretien autour de Cervantès et Don quichotte ! Voici une première partie ! A savourer !
Nous avons le bonheur d’être accueillis à son domicile, près de Paris, par Augustin Redondo, professeur émérite de l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III) dont il a occupé la chaire de « Civilisation et Littérature Espagnoles des XVIe et XVIIe siècles et a dirigé l’UER d’Études Ibériques et Ibéro-Américaines. M. Redondo est un éminent cervantiste et spécialiste de l’âge d’or espagnol.
Photo du haut, tournage de la vidéo, en bas Marie-Hélène Potier et notre hôte consulte l’ouvrage sur le Musée Iconographique Don Quichotte créé à Guanajuato, au Mexique, par Eulalio Ferrer (ci-dessous). M. Redondo l’a bien connu et reconte son histoire dans la vidéo à venir.
Eminent cervantiste, professeur émérite de l’Université Toulouse Jean Jaurès, Michel Moner nous a accueilli chez lui… dans son vieux moulin !
Dans cette première partie, il raconte l’étonnante intrication qui relie sa vie à celle de Cervantès et Don Quichotte.
Complicité, synchronicité avec le Chevalier à la Triste Figure où se tissent d’étranges liens avec une vie d’enseignant et de chercheur…
Dans la deuxième partie qui sera en ligne en décembre, Michel Moner nous partagera – sans doute avec la saveur et le lyrisme qu’on lui connait et pour une vidéo d’anthologie ! – « sa lecture de Don Quichotte ».
Une nouvelle vidéo qui apporte un éclairage original sur le héros de Cervantès.
Joël Contival, comédien et metteur en scène est familier de Don Quichotte à plusieurs titres : il joue le Chevalier à la Triste Figure au théâtre et dernièrement au cinéma avec la sortie prochaine du film « Sancho et l’Ingénieux homme de paille »…
Mais au-delà de sa vie de comédien, Joël Contival partage une complicité vivante avec le Chevalier de la Manche…
Il témoigne dans cette vidéo de la richesse de ce compagnonnage artistique et philosophique et illustre à quel point l’œuvre de Cervantès reste d’actualité !
Merci à cet Ami du projet et de l’Association pour ce riche partage !
Professeur émérite de l’Université Jean Jaurès et spécialiste de Cervantès.
C’était notre deuxième rencontre. La première, à Toulouse, nous avait permit de faire connaissance. Elle été suivi d’échanges passionnants par mail et téléphone. M. Moner honore notre initiative de son soutien et ses conseils, et nous apporte, outre sa connaissance de premier ordre de Cervantès et de son oeuvre, ses encouragements et ses contacts académiques.
Cette fois-ci nous l’avons rencontré chez lui, en région toulousaine. Nous n’avons pas étonné de découvrir qu’il habite… un ancien moulin ! Le motif de notre visite était la réalisation d’une première vidéo sur le thème : « votre itinéraire avec Cervantès et Don Quichotte ».
Elle sera prochainement disponible sur le site. Le plus frappant, on le constatera dans cette vidéo, est de constater à quel point Don Quichotte et l’oeuvre de Cervantès peuvent « faire destin commun », voir synchronicité, avec la vie d’un passionné lecteur qui, en plus, leur a consacré sa vie professionnelle !
En attendant que notre vidéo soit montée, nous proposons de découvrir cette remarquable conférence que l’on trouve sur Youtube, une des dernières conférences, donnée en 2015 par Michel Moner, dans le cadre du Banquet du Livre de Lasgrasse. On y retrouve l’humour, la spontanéité et l’érudition de notre cher professeur !
Avec un petit réseau d’amies, en coordination par Marie-Hélène Potier, nous avons démarré la transcription en français contemporain de la comédie « Le Gouvernement de Sancho » de Guérin de Bouscal
Nous avons pu commencer la transcription du texte de Guérin de Bouscal. Lequel commence ainsi…
« LE DUC A LA DUCHESSE
Quoi ! toujours condamner l’usage des plaisirs !
De grâce, résous-toi d’approuver mes désirs !
Tempère en ma faveur cette vertu sauvage,
Sois-moi plus complaisante, et ne sois pas si sage,
Et puisque Don Quichotte est revenu chez nous…
LA DUCHESSE
Mais, Seigneur, quel plaisir dans l’entretien des fous ? »
Nous découvrons petit à petit cette pièce de théâtre comique du Comte de Réalmont – qui fut longtemps au répertoire de la compagnie de Molière. Notre projet est d’envisager une adaptation contemporaine dans le cadre du Festival Don Quichotte.
Nous savons que Don Quichotte est présenté par Cervantes comme une œuvre écrite par un arabe ou maure – il est tantôt « moro », tantôt « árabe »- Cide Hamete Benengeli, « sabio » (savant) et « historiador » (historien). Ainsi, Cervantès nous dit qu’il n’a fait que traduire en Castillan – grâce à un traducteur morisque – ce qui était supposé être un texte arabe à l’origine.
Du moment que nous avons affaire à un roman fondateur qui prétend n’être qu’une traduction de l’arabe, voyons de plus prêt qui était Cide Hamete, ses fonctions dans le roman, et pourquoi Cervantes invente Cide Hamete l’historien, l’écrivain (escudriñador) ? Voilà donc les questions qui nous intéressent ici, du moins du point de vue de l’histoire littéraire.
C’est ainsi que commence l’article de M. Abbès Bahous, Professeur à l’Université de Mostaganem, en Algérie. Nous le remercions pour l’autorisation de diffusion de son excellent article, lequel fait un point judicieux sur une question bien controversée…!
Découvrir la vie du cardinal Francisco Jimenez de Cisnéros (1436 – 1515) est intéressant, entre autre pour se figurer le contexte intellectuel dans lequel évolua Miguel de Cervantès. Sachant que c’est dans cette ville que naquit, en 1547, l’auteur de Don Quichotte.
Dominique Aubier, dans sa monumentale exégèse « kabbalistique » de Don Quichotte met en avant le rôle singulier de celui qui fut Grand Inquisiteur, Régent d’Espagne et confesseur particulier de la Reine Isabelle de Castille.
Il fut le fondateur (pour d’autres « revivificateur) de l’extraordinaire Université de Alcala de Hénarès, qui, à l’opposé de celles de Paris et de Salamanque, fut consacrée exclusivement « aux humanités ». Paradoxalement, en plein climat de suspicion inquisitoriale, on y enseignait le latin, le grec mais aussi l’arabe et l’hébreu…
L’Université forma une pépinière des plus grands esprits de l’âge d’or espagnol : Tirso de Molina, Quevedo, Lope de Vega, Calderon de la Barca…
Tout au long de son activité d’inquisiteur, notamment à Grenade en 1492, il ne cessa de récupérer de précieux manuscrits pour constituer la bibliothèque de l’Université, réservant les plus précieux à sa bibliothèque privée.
Outre l’Université, que François Ier visita en 1528, le cardinal Cisnéros est connu pour avoir édité la première grammaire grecque imprimée en Espagne (1514), un dictionnaire hébreu-castillan, mais surtout la Bible Polyglotte ou Complutense.
Traducteurs et théologiens avaient besoin d’une Bible dans les langues originales, ainsi que d’une version latine améliorée. En 1502, le cardinal Cisneros, a décidé de répondre à leurs besoins par un seul livre. Cette aide à la traduction, qui a fait date, a été appelée la Polyglotte de Complute.
L’objectif de Cisneros était d’avoir une Bible polyglotte, autrement dit en plusieurs langues, qui rassemble les meilleurs textes hébreu, grec et latin, ainsi que certaines portions en araméen. Cet ouvrage serait aussi un événement marquant dans le domaine de l’imprimerie, qui en était encore à ses balbutiements.
Pour se lancer dans cette tâche colossale, Cisneros a acheté – à ses frais- d’anciens manuscrits hébreux, qui abondaient en Espagne. Il a aussi réuni divers manuscrits grecs et latins. Tous ces documents serviraient de base au texte de la Polyglotte. Il a organisé un groupe d’érudits à l’université d’Alcalá de Henares et leur a confié le travail de compilation. Parmi ceux qui avaient été invités figurait Érasme, de Rotterdam, mais ce linguiste éminent a décliné l’invitation.
La compilation de cette œuvre monumentale a représenté pour ces érudits un travail de dix ans, auxquels se sont ajoutés quatre ans pour l’impression. Les difficultés techniques étaient nombreuses, car les imprimeurs espagnols ne disposaient pas de caractères hébreux, grecs et araméens.
Cisneros s’est donc assuré les services d’un maître imprimeur, Arnao Guillén de Brocar, pour qu’il prépare les caractères de ces langues. Le travail d’impression a finalement débuté en 1514. Les six volumes de cet ouvrage ont été achevés le 10 juillet 1517, quatre mois seulement avant la mort du cardinal. On en a produit environ 600 exemplaires, paradoxalement au moment même où l’Inquisition espagnole était à son paroxysme.
Il est intéressant de savoir que c’est à Alcala de Henarès que naquit Miguel de Cervantès, et qu’il fréquenta l’Université dont nous venons de voir qu’elle ne fut ni anodine dans l’histoire de la pensée de l’Espagne, ni dans l’histoire des langues et des religions de son temps.
Dans cette série de vidéos, nous allons proposer des « regards » singuliers sur Don Quichotte, par des artistes, des écrivains, des amateurs ou des spécialistes.
C’est l’écrivain occitaniste Alem Surre Garcia, poète humaniste engagé sur la question de l’altérité et les liens entre l’Occitanie et les Orients, qui inaugure cette série originale. Dans la bibliothèque de son domicile à Toulouse, il nous accueille pour partager « les résonances occitanes » de Don Quichotte.